Les déchets des toilettes sèches à litière bio-maitrisée (TLB)après un processus de plusieurs mois, seront transformés en compost, un engrais naturel très riche et complet qui pourra servir à amender les sols souvent déstructurés par les cultures intensives.Une personne utilisant des toilettes sèches, produit environs 750 litres de déchets par an (excréments + matière carbonée), au bout dun an ce volume se réduira naturellement à 250 litres.
Les déchets de toilettes sèches peuvent être mélangés dans le composteur ménager, avec les déchets végétaux ou compostés à part, dans un composteur dédié à cet usage. En effet, les déchets issus des toilettes sèches sont plus riches en azote que les déchets végétaux, riches en carbone, et ils contiennent plus de germes pathogènes et de résidus chimiques comme les hormones ou antibiotiques, cependant les deux natures de compost ne sont pas incompatibles car, nous le verrons plus loin, le compostage détruits tous ces résidus.
La préoccupation et la réticence la plus importante pour ladoption des toilettes sèches est linquiétude face aux mauvaises odeurs. Labsence de mauvaises odeurs sexplique par un processus chimique concernant la dégradation de lazote : Nos excréments, surtout lurine, sont riches en azote. Dans son processus de dégradation lazote va produire de lammoniac (substance nauséabonde) des nitrates, nitrites. Ce qui va mener au pourrissement des excréments. Lorsquon ajoute de la matière carbonnée(sciure, copeaux, paille ) aux excréments, le processus sinverse instantanément et devient celui du compostage, lazote ne se dégrade plus, il se combine au carbone, donc plus de mauvaises odeurs !
Dans un 1er temps, notre famille va transvider ses déchets dans le 1er composteur en ajoutant, après chaque vidange si possible, une couche de paille ou feuilles mortes ou également quelques branches pour bien oxygéner le mélange et permettre la respiration des micro-organismes.
Cette 1ere phase du compostage sappelle la décomposition ou dégradation. Pendant cette phase, la température du tas pourra dépasser les 60° ce qui augurera du bon " fonctionnement " de la vie microbienne. Sil se dégage des odeurs désagréables, votre compost peut manquer doxygène, ou être en excès dazote (rapport carbone – azote idéal =60 en début de compostage et 14 dans les semaines suivantes) dans ce cas il faut laérer, le remuer, en ajoutant de la matière carbonée, paille, copeaux, sciure, feuilles mortes, herbes sèches, papier, carton
Le remplissage du 1er composteur par notre famille durera environs 12mois, le tas se réduisant des deux tiers durant cette période.
Lorsque le 1er composteur est plein, il convient de le vider avec une fourche par exemple, afin de le retourner pour bien laérer et de remettre le tas ainsi mélangé dans le second composteur ou il finira son évolution. Cette 2ème phase sappelle la maturation : Les micro-organismes ayant fini leur oeuvre, des organismes plus gros comme les insectes, les vers mais aussi les champignons, vont digérer les parties plus dures ce qui laffinera et lui donnera son équilibre, sa structure et son aspect définitif : Fin, souple, de couleur brun foncé ayant une odeur caractéristique dhumus.
Pendant les 6 prochains mois, notre petite famille remplira à nouveau le 1er composteur Et le 2ème composteur terminera sa maturation.
La maturation définitive aura lieu entre 18 et 36mois en fonction de différents paramètres : Taux humidité, nature du carbone apporté, oxygénation, rapport carbone/azoteâ, le déficit en carbone peut également être comblé par lapport en morceaux de carton après avoir retiré les adhésifs et les agrafes, lencre ne pose pas de problème, elle sera intégralement dégradé.
Après une deuxième phase de 6 mois environs, on pourra vider le 2ème composteur et former à même le sol un tas dun bon mètre de haut quon recouvrira de paille, feuilles mortesâ afin de le protéger des intempéries.
Si lon veut utiliser le compost dans son jardin potager, il est préférable dattendre une période de 24 à 36 mois de compostage ; Les germes pathogènes et mêmes les antibiotiques contenus dans les déjections seront ainsi détruits, comme la montrée létude menée en 1998 dans la ferme POLOTTE de linstitut agricole de ATH (CARAH, Belgique).